Largement utilisées au siècle dernier pour la réalisation des réseaux de collecte des eaux usées et d’eau potable, les canalisations en amiante-ciment arrivent aujourd’hui en fin de vie. Ce matériau, classé cancérigène et interdit d’utilisation depuis 1997, se dégrade et n’assure plus correctement la circulation des effluents, pouvant occasionner des fuites ou même des effondrements de réseau ! Leur réhabilitation devient alors nécessaire, mais l’intervention, très encadrée dans son mode opératoire, doit être réalisée par des sociétés certifiées et des équipes habilitées. C’est le cas de SOCOVATP, certifiée par la norme NF X46-010 depuis 2014, qui dispose de deux équipes spécialisées dans le retrait de canalisations amiante-ciment en Vendée. Depuis deux ans, Guillaume appartient à l’une de ces équipes.

 

Guillaume, qu’est-ce qui t’a amené à te former au désamiantage ?

Guillaume : « Je suis conducteur de poids lourds, et lorsque SOCOVATP a exprimé le besoin de renforcer ses équipes sur la spécialité désamiantage, je me suis porté volontaire. J’ai bénéficié d’une formation d’une semaine à Nantes, validée par un examen et un contrôle de mon aptitude physique. J’y ai appris l’histoire de l’amiante, dans quels produits ou matériaux on peut la trouver, les risques liés à sa manipulation, les modes opératoires pour réaliser les chantiers… J’effectuerai ensuite tous les 3 ans un recyclage. Nous sommes aujourd’hui cinq déposeurs, deux encadrants de chantier et deux encadrants techniques pour cette activité spécifique.»

 

Comment se déroule concrètement un chantier de retrait de canalisation amiante-ciment ?

Guillaume : « Le mode opératoire respecte des étapes bien précises pour lesquelles nous sommes sensibilisés régulièrement et notamment avant chaque début d’opération de dépose.

L’objectif est d’avoir le moins possible de fibres d’amiante émises au moment où nous intervenons tout en étant protégés au maximum.

Pour cela, nous intervenons en binôme, nous nous habillons intégralement avec des protections spécifiques, nous déboîtons ou découpons la canalisation en maintenant un arrosage permanent au-dessus de la zone d’intervention. La canalisation retirée est alors doublement emballée avec un film polyane puis déposée dans une benne dédiée préalablement recouverte d’un emballage agréé. Les déchets sont ensuite évacués vers des centres spécialisés.

 

De quel équipement spécifique disposez-vous pour la réalisation d’un chantier comprenant des canalisations amiante-ciment ?

Guillaume : « Déjà, il faut savoir que tout le matériel utilisé est dédié uniquement à cette activité de désamiantage. Et puis nous, les déposeurs ou les « astronautes » comme nous appellent certains collègues, sommes équipés d’une combinaison à usage unique, de gants, de bottes décontaminables et d’un masque intégral, filtrant et ventilé. Tout cela est réglementaire et nous avons appris à revêtir cet équipement pour nous protéger. Nous disposons aussi d’une Unité Mobile de Décontamination (UMD) avec 5 sas, dans laquelle chaque déposeur prend deux douches après chaque intervention de dépose : une habillé appelée « douche de décontamination » et l’autre nu, nommée « douche d’hygiène ». Nos équipements souillés retirés sont doublement ensachés et collectés dans une poubelle dédiée avant d’être évacués vers un centre agréé.

 

On comprend que le retrait de canalisations amiante-ciment est très encadré sur le plan réglementaire, et que cela ne s’improvise pas !

Guillaume : « En effet. J’ajouterais que chaque chantier de désamiantage est préparé en amont par un plan de retrait. Il est également contrôlé chaque semaine par un laboratoire indépendant qui mesure l’empoussièrement en fibre d’amiante grâce à la pose de capteurs dans l’environnement et sur les désamianteurs. En plus, nous faisons l’objet de 2 audits par an, dont un inopiné sur chantier !

Ce savoir-faire SOCOVATP particulier pour le retrait de canalisations amiante-ciment suppose enfin et avant-tout une certification de l’entreprise.»

 

Désamiantage, dépose de canalisations enterrées amiante-ciment : une compétence SOCOVATP